Blaton Patrimoine asbl

La Toussaint et la ducasse des feuilles mortes

A Blaton, la Toussaint se fête d'une manière toute particulière et sans doute unique. Ce 1er novembre est jour de pèlerinage depuis 1470 au moins, puisque l'église est dédiée à tous les Saints. Mais, depuis longtemps aussi, c'est "Ducasse" (mot qui dérive d'ailleurs de « dédicace »), donc la fête, la kermesse avec la foire aux camelots et la foire d'hiver qui prend de plus en plus d'extension. Réjouissance qui n'est ni un marché ni une braderie ni une loterie mais tout cela à la fois. Il faut être à Blaton dès 9 heures du matin jusqu'à 14 heures pour vivre cette foire aux camelots et, ensuite, jusqu'aux petites heures, la kermesse et, naguère, les bals.

Et puis ce jour-là, c'est la coutume du "relouage" ou du "remariage": chaque mari rapportait à sa femme, restée à la maison, un bloc de pain d'épice, en guise de "renouvellement de contrat", en gage de fidélité, autrement dit pour se dédouaner des éventuels « coups de canif » dans la convention entre époux. De plus, au XIXème siècle, c'était une friandise très prisée, et, à cause de ses qualités énergétiques, il était de bon ton de s'en approvisionner en vue de l'hiver. Par ailleurs, le pain d'épice n'était-il pas considéré aussi comme un laxatif ? Donc, que des qualités !!!

En tout cas, ce rituel du pain d'épices est avec la visite des tombes des proches disparus, et le baisement des reliques, l'un des trois « passages obligés » récurrents de cette Toussaint blatonienne !

Certes, les saltimbanques, les diseuses de bonnes aventures, les chanteurs vendant leurs chansons, les avaleurs de feu, les charlatans pittoresques se font de plus en plus rares comme les jeux de hasard et les loteries diverses, mais la Toussaint à Blaton réunit toujours camelots, pèlerins et badauds. Les marchands de "Karabouya" (friandise à base de sucre de canne et fortement anisée) sont toujours au rendez-vous comme les vendeurs de couvertures et de pains d'épices!

Fête des vivants plus que des morts, le 1er novembre à Blaton allie de façon exubérante le profane et le religieux.

A Blaton, les Saints ne sont pas tristes! La télévision le montre d'ailleurs régulièrement, que ce soit via la chaîne publique, la station périphérique privée ou l'émetteur régional !