Blaton Patrimoine asbl

Moyen-Âge : XIéme - XVéme siècle

A cette période, la paroisse de Blaton appartenait au doyenné de Chièvres, qui en comportait septante-sept, et la seigneurie de Blaton dépendait de la châtellenie d'Ath, qui compta jusqu'à cent seize villages.

Cette situation ne changea guère jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.

Le château de Blaton :

On ne connaît pas la date exacte de sa construction mais il dû être érigé à la fin du XIème siècle ou plus que certainement au XIIème siècle. C'est à cette période qu'apparaissent les premiers seigneurs connus et que l'on construisit l'église romane.

Le château se situait non loin du sanctuaire (église), à l'ancienne propriété « Barbieux », c'est-à-dire, de la maison communale à la pâtisserie Sarot et peut-être même jusqu'à la rue Brouillard (anciennement rue du Château).

On sait qu'on y effectua divers travaux de 1394 à 1402, période où le seigneur délaissa souvent Blaton pour Prayaux, et en 1433, date à laquelle on arrangea notamment la serrurerie au moulin à eau bâti sur le ruisseau de la Fontaine Bouillante et au château.

On peut se faire une idée de la silhouette du « castiel » en observant la gouache réalisée en 1599 par Adrien de Montigny pour le duc Charles de Croÿ. L'observatoire du peintre se trouve sur le Mont Saint-Antoine (l'actuelle rue de la Montagne). A l'ouest de l'église, dont on distingue la flèche, droite à l'époque, le château semble bâti en pierres sur un plan rectangulaire ou circulaire ; on distingue deux tours, l'une à l'ouest, assez élancée et couverte par un toit de tuiles à bâtières, l'autre à l'est, carrée et trapue, peut-être le donjon. L'ensemble de l'édifice est percé de fenêtres.

Pendant les guerres de religions de la Réforme et de la Contre-Réforme, la place-forte fut pillée en 1579 par les deux camps, et le village fut encore incendié par des mercenaires allemands venus de Pommeroeul en 1582 ; le château est d'ailleurs décrit comme « déjà en ruines ».

D'autre part, en 1623, on le décrit ainsi : « masure et tour, sans jardin, servant au bailli et receveur de la terre ».

Le château disparut avant la Révolution française et c'est sur son emplacement qu'on construisit en 1740 l'ancienne maison communale (dont le bâtiment existe toujours). On peut remarquer d'autre part le caractère ancien et probablement de cette époque des caves situées sous certains bâtiments de la rue de l'Eglise, de la rue de la Station et de la place : elles sont toutes voûtées en plein cintre à partir de pierre de sable et leur sol est pavé de dalles en pierre bleue. Des fouilles approfondies nous révéleraient sans doute les traces de « la salle du conseil » ou d'autres salles.

Des souterrains devaient conduire autrefois les habitants du château vers la chapelle de la Grande Bruyère, ou vers Grandglise. Une « prospection » pendant la guerre de 1940-1945 à partir d'une ancienne halle aux grains, située au début de la rue de la Station et vouée à la démolition, permit même de déceler un tel souterrain prenant la direction de la rue de l'Epine. En 1930 et lors de la dernière guerre ainsi qu'en 1990, on procéda à un début d'exploration qui dut se limiter à une quinzaine de mètres, à partir d'une « cave » située sous la maison communale.

Ces souterrains sont donc soit murés soit impraticables.

Gouache d'Adrien de Montigny, album de Croy 1599 (photo Studio B)

Les souterrains sous l'ancienne maison communale (photo de Gérard Eloi)

Emplacement supposé de l'ancien château